Gilbert Vautrin : Quelques mots extraits du carnet noir... (1)
maintenant je suis entré
dans la forêt. pour le reste c'est trop tard.
trop noir, disait-il,
* * *
et même le jaune c'est du noir.
* * *
je relis Céline « il faut noircir, se noircir.
La mort seule est la véritable inspiratrice. »
je relis encore.
* * *
il y a une femme de dos, elle regarde droit devant
elle le champ immense,
le champ de colza juste avant la nuit.
je me souviens très bien de cette photo,
* * *
comme je me souviens encore avoir écrit :
il y aurait un lac noir, des traces de neige et puis
des paroles inhabituelles,
comme si la mort n'entrait jamais dans nos visages,
il y aurait encore un lac noir,
des traces de neige et puis des paroles inhabituelles